(fr) Grenoble : Rassemblement contre le fichage ADN
Date Mon, 7 Sep 2009 11:22:44 +0200
Rassemblement de soutien à une personne inculpée pour avoir refusé de
donner son ADN à la police.
Rendez-vous le 18 septembre 2009 à 13h30
devant le Tribunal de Grande Instance de Grenoble.
Ligne de tram B, arrêt Palais de justice.
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FICHAGE ENCORE, CONTRÔLE TOUJOURS...
En avril dernier, M. est soumise à un contrôle d'identité dans la rue,
devant une ancienne maison occupée. Tout de suite la police lui reproche
des délits farfelus, comme les dégradations de la maison (en réalité
commises par les propriétaires eux-mêmes lors d'une expulsion illégale
musclée un mois auparavant). La volonté des flics est donc claire.
M. est ensuite conduite au commissariat, accusée d'un délit mineur. De son
bon droit, elle refuse de se soumettre au prélèvement d'ADN. En effet, la
loi stipule que refuser le fichage ADN est un droit... mais elle prévoit une
peine d'un an de prison ferme et de 15 000 euros d'amende pour celles et
ceux qui refusent le prélèvement. Elle est donc mise en garde-à-vue, d'où
elle sortira avec une convocation au Tribunal de Grande Instance pour le
18 septembre 2009 pour son refus.
Comment faire face à une telle logique ?
Le prélèvement ADN a été instauré à la fin des années 1990 par le
gouvernement Jospin, au départ pour les délinquants sexuels seulement, ne
vous inquiétez pas messieurs-dames. Suite à une multiplication des lois
sécuritaires (LSI, LSQ, etc.), le prélèvement concerne aujourd'hui toute
personne soupçonnée d'un délit (sauf les délits financiers...). L'état
d'esprit est au fichage généralisé : « Les citoyens seraient mieux
protégés si leurs données ADN étaient recueillies dès leur naissance. »
(Chritian Estrosi, député-maire UMP de Nice, rapporteur du projet de loi
de « sécurité intérieure », cité dans Le Monde du 16 janvier 2007.)
Le Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques, créé en 1998,
compte aujourd'hui 717 000 profils ADN. 30 000 dossiers sont ajoutés
chaque mois. Les voeux de Christian Estrosi finiront-ils par être exaucés ?
Pour la sécurité de tou-te-s, bien entendu...
Comme la vidéosurveillance, la biométrie, les fichiers Edvige, Cristina et
compagnie, le fichage ADN s'inscrit dans une logique globale de contrôle
des populations considérées comme "dangereuses" (jeunes des banlieues
pauvres, étudiant-e-s et lycéen-ne-s "agité-e-s", chômeurs heureux,
sans-papiers, anarchistes, grévistes, etc.).
Cette logique de contrôle est inacceptable parce qu'elle court-circuite
notre aptitude à nous organiser pour un changement social, parce qu'elle
contient intrinsèquement les germes d'une société totalitaire.
M. s'est opposée à ces pratiques totalitaires et pour cette raison, elle
se retrouve convoquée devant le Tribunal de Grande Instance le 18
septembre prochain.
Non au fichage, non au flicage, refusez de donner votre ADN !
Soutenons toutes les formes de révolte qui font chavirer la machine
policière!
Rassemblement de soutien
vendredi 18 septembre 2009 à 13h30
devant le Tribunal de Grande Instance de Grenoble