Mardi 6 octobre, le Fonds Monétaire International (présidé par Dominique Strauss-Kahn) et la Banque Mondiale tenaient leur réunion annuelle à Istanbul, en Turquie.
Une manifestation contre la tenue de ces réunions, appelée par plusieurs syndicats et organisations de gauche et d’extrême-gauche, a rassemblé plus de deux mille Turcs, majoritairement étudiants et lycéens, alors que dix mille policiers et mille six cent vigiles veillaient au «bon déroulement» des réunions suscitées.
Parmi les slogans : «FMI ami du patronat, ennemi des travailleurs» ou «Votre démocratie est une dictature, votre économie est un esclavage, allez-vous-en, bandits».
À l’arrivée de la manifestation place Taksim, à quelques centaines de mètres du lieu de la réunion du FMI, la police anti-émeute a tiré des grenades lacrymogènes puis a chargé les manifestants avec des véhicules blindés munis de canons à eau. Certains, parmi ces derniers, ont répliqué à coups de cocktails Molotov et de tirs de frondes.
En fin de matinée, environ trois cents jeunes ont pillé au moins quatre agences bancaires et un supermarché, dans le centre-ville. Des barricades ont ainsi été élevées dans plusieurs rues du centre-ville, et des affrontements ont émaillé tout le reste de la journée dans la capitale turque.
Un homme de 55 ans a succombé, selon la presse locale, à un malaise cardiaque dans la zone des affrontements.
En fin de journée, le gouverneur d’Istanbul fait état de quatre-vingts arrestations et d’un blessé parmi la police.
Par ailleurs, jeudi dernier, lors de l’intervention de Dominique Strauss-Kahn à l’université Bilgi (Istanbul), alors qu’un millier de manifestants protestaient en dehors de ses murs, un étudiant qui assistait à la conférence a jeté sa chaussure en direction du président du FMI, n’atteignant malheureusement que ses pieds, tandis qu’une dizaine de ses camarades tentait de déployer une banderole. L’étudiant s’est fait arrêter par les vigiles aux cris de «Sortez de l’université ! Le FMI bandit !» «Nous avons ressenti le besoin de protester contre les méfaits du capitalisme et de l’impérialisme», a-t-il déclaré à sa sortie de garde à vue (aucune plainte déposée), avant d’appeler les «jeunes anti-impérialistes» à mener des actions semblables contre «les symboles mondiaux du capitalisme».