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 Italie : Il y a 40 ans en Italie, l'automne chaud de 1969 (1/2)

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Italie : Il y a 40 ans en Italie, l'automne chaud de 1969 (1/2)


Cette semaine nous vous proposons le premier de 2 textes sur l'un des points
culminants des mouvements de grèves et de lutte révolutionnaire de la deuxième
moitié du 20ième siècle, l'automne chaud italien de 1969. Ces textes porteront
dans un premier temps sur l'historique des luttes et dans un deuxième temps
sur l'aspect politique des groupes militants qui ont pris part à ce mouvement.
Il est évident que ces textes ne sont qu'un survol de la masse d'informations
disponibles à ce sujet. C'est pourquoi les références à la fin des textes
(dont certains bouquins incontournables sur le sujet), vous permettrons, si
vous le désirez d'approfondir le sujet.


Du mai rampant à l'automne chaud, historique des luttes.

Lorsqu'on pense à la fin des années 60, le mai 1968 français est l'image qui
pour la plupart d'entre nous est la plus représentative du mouvement
contestataire de cette époque. Cependant, lorsqu'on regarde de plus près les
luttes sur le continent européen, on peut rapidement se rendre compte, que
c'est du côté italien que le mouvement et les luttes se sont le plus
radicalisés et ont eu le plus d'ampleur. Celles-ci débutant dès mars 1968,
pour se terminer réellement qu'une dizaine d'années plus tard, mettant fin à
la décennie des années 70 que l'on surnomma les « années de plomb », en raison
de la lutte armée qui devint omniprésente dans ce pays.


L'amorce

Les prémisses des évènements de l'automne 1969, se retrouvent dans les
premières contestations étudiantes de 1966 à Trente dans le nord de l'Italie à
l'Institut supérieur des Sciences Sociales. Les luttes qui s'y dérouleront,
même si elles ne touchent qu'une infime minorité d'étudiants-es, seront un peu
le coup de semonce des luttes des années suivantes: grève de cours, occupation
des locaux universitaires pendant plusieurs semaines, élaboration des premiers
manifestes contre « l'université de classe », organisation de « contre-cours »
etc. Dès 1967, ces luttes se radicalisent et font tâche d'huile un peu partout
en Italie. En février, les étudiant-es de Pise occupent le Palais de Sapienza.
En novembre, les étudiant-es de l'Université de Milan occupent leur université
tandis que les étudiant-es de Turin occupent le siège des études littéraires
et y mettent en place des « contre-cours » et des formes d'autogestion. Fin
décembre 1967, tandis que le gouvernement présente son projet de réforme
universitaire, la vague d'occupation touche les universités de Naples, Pavie,
Cagliari, Salerne et Gênes. Le président Johnson, en visite à Rome, y découvre
une ville en état de siège et devra même effectuer ses déplacements, afin
d'assurer sa sécurité, en hélicoptère (1).


Le mai rampant

L'année 1968, marque comme ailleurs, le point culminant de cette vague
contestataire étudiante, mais contrairement à la France, celle-ci ne sera pas
principalement focalisée que sur la capitale. Dès janvier, une dizaine de
villes universitaires de la péninsule seront en lutte. À Padoue, Venise, Pise,
Milan et Florence, les affrontements entre étudiant-es et forces de l'ordre
seront d'une violence extrême. À Florence, le recteur de l'université
démissionnera même pour protester contre la brutalité policière (1).

Cependant, c'est lors du 1er mars à Rome que les affrontements les plus
violents auront lieu. À la suite de l'évacuation musclée de l'université et au
renversement d'un étudiant par un véhicule de la police (il sera grièvement
blessé), des milliers d'étudiant-es affronteront les flics dans des combats de
rue pendant plusieurs heures. La bataille de la Valle Guila, comparable aux
barricades de la rue Gay-Lussac dans le mai 68 français, fera plusieurs
centaines de blessés autant chez les étudiant-es que chez les flics. Cet
événement sera la mèche qui permettra l'explosion du mai rampant et initiera
plus de 18 mois d'agitation universitaire, dont les batailles de rue d'une
rare violence de Turin (mars 1968), Rome (avril 1968), Pise et la prise de la
gare (avril 1968), Turin (novembre 1968), Milan (décembre 1969) et Rome
(janvier 1969).

Tous ces évènements mèneront à l'une des caractéristiques les plus spécifiques
et intéressantes d'un point de vue révolutionnaire, soit la création de liens
entre les étudiant-es et les ouvriers de quelques usines (tel que l'usine
Lancia à Turin et St-Gobain à Pise) dès le printemps 1968. Ces liens
deviendront permanents et produiront une forme innovatrice d'organisation et
de démocratie directe, tel que la célèbre assemblée operai-studenti
(ouvriers-étudiants) à l'usine Fiat de Turin. D'ailleurs dans les années
suivantes, les différentes tentatives syndicales pour « chevaucher le tigre du
mouvement ouvrier spontané » c'est à dire prendre le contrôle de ce mouvement
spontané afin de le contrôler, mèneront à la formation de conseils ouvriers
dans plusieurs usines (2).

Ces quelques années de radicalisation de la contestation mèneront à une montée
des luttes ouvrières, qui même si elles existaient depuis le début des années
60, seront d'une ampleur presque inégalée dans la seconde moitié du 20iècle
siècle. La classe ouvrière lasse d'être surexploitée, méprisée et d'avoir des
salaires de misère, était maintenant en marche. Malgré les efforts acharnés
des organisations syndicales pour maintenir les revendications sur le plan
économique, l'automne chaud allait donner naissance à un mouvement qui
remettait en cause l'exploitation capitaliste elle-même. À titre informatif, 4
grandes centrales syndicales représentaient majoritairement les ouvriers en
1969: la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, 3 millions
d'adhérents-près des staliniens du Parti Communiste Italien), la CISL (
Confederazione Italiana dei Sindacati Liberi, 2 millions d'adhérents-près de
la Démocratie chrétienne), l'UIL ( Unione Italiana del Lavoro, 1,5 millions
d'adhérents-près des socialistes et des républicains) et la CISNAL (
Confederazione Italiana dei Sindacati Nazionali del Lavoro, 400 000
d'adhérents-syndicat fasciste) (3).


La contestation ouvrière s'intensifie.

« L'unique musique que le patron est capable d'entendre c'est le silence
des machines à l'arrêt. » -Inscription sur un mur de la Mirafiori en 1971

Du côté ouvrier, l'automne chaud (Autunno caldo) prenait ses racines dès 1968.
Le ras-le-bol s'amplifiait et débouchait fréquemment en affrontements avec les
forces de l'ordre. Déjà quelques conflits importants, tels que ceux de
Marzotto à Valdagno et de Pirelli à Milan, avait démontré que cette vague de
revendications seraient beaucoup plus combatives que les précédentes. Par
exemple, en avril 1968, les ouvriers de l'usine Marzotto abattirent, durant le
conflit, la statut du fondateur de l'usine. Le paternalisme et le syndicalisme
pro-patronal, typique à l'Italie de l'époque, étaient en voie d'être débordés
par les éléments les plus radicaux qui émanaient d'une accumulation de grogne
populaire. En avril 1969 à Battipaglia, dans le Sud, une manifestation contre
la fermeture de l'unique industrie de la ville dégénéra en affrontements entre
manifestants et policiers, faisant deux morts parmi les premiers (3). En
parallèle les grèves se multipliaient chez Fiat à Turin. Celles-ci touchèrent
d'abord la plus grande usine de la ville, l'usine Fiat-Mirafiori et puis
touchèrent les autres usines Fiat dans la région, soit la Fiat-Lingotto et la
Fiat-Rivalta. Les revendications surgissaient les unes après les autres, les
grèves débordant de plus en plus les directions syndicales que ce soit contre
les cadences de travail, les salaires ou les horaires (3,4).

Turin qui était une ville de 700 000 habitants en 1951 ; passera à 1 600 000
habitants en 1962. Les quartiers traditionnellement ouvriers débordent alors
d'une masse prolétarienne sans précédent: Mirafiori Sud passe de 19 000
habitants en 1951 à 120 000 en 1960, Lingotto de 24 000 à 43 000 et Santa Rita
de 23 000 à 89 000. Une immigration provenant principalement du sud de
l'Italie (3). Durant les premiers mois de 1969 seulement, une quarantaine de
conflits éclatèrent sur le seul motif de « changements de catégories » des
ouvriers à la Fiat-Mirafiori. Une usine qui à ce moment était une réelle
poudrière, en raison du roulement démentiel de personnel. L'usine Mirafiori
avec ses 50 000 salariés (l'ensemble Mirafiori-Lingotto-Rivalta représentait
plus de 90 000 salariés) était la plus grande concentration ouvrière de
l'Europe. Il faut savoir que pour la seule année 1968, Fiat embauchera plus de
22 000 employés (5).

Le 3 juillet 1969, les ouvriers de Fiat proclamèrent une journée de grève
générale sur un objectif extérieur à l'usine, la lutte contre la hausse des
loyers. Mais ce jour devint un grand jour pour les travailleurs turinois, dont
les cortèges qui furent rejoints par des cortèges étudiants, convergèrent sur
l'usine de Mirafiori. Face à celle-ci, à l'entrée du Corso Traiano, de
violentes bagarres éclatèrent avec la police, qui durèrent plusieurs heures et
s'étendirent à d'autres quartiers de Turin. Cet affrontement sera le véritable
point d'ancrage de l'automne chaud. Au même moment, les débrayages et les
grèves se multipliaient dans de nombreuses entreprises. Dès la fin du mois
d'août, lorsque les travailleurs rentrèrent de vacances, les grèves reprirent
chez Fiat, chez Pirelli et bien d'autres (4).


L'automne chaud et les grèves de la Fiat

Au mois de septembre, ce sera la fin de l'assemblée ouvriers-étudiants et la
création du groupe Lotta Continua ainsi que du journal du même nom, qui sera
rejoint par la grande majorité du groupe. Une autre partie du groupe rejoindra
le groupe Potere Operaio. Ces deux groupes se revendiquaient, du moins en
1969, de l'opéraïsme (operaismo) et donneront naissance un peu plus tard au
marxisme autonomiste. De manière simple l'opéraïsme se caractérise
essentiellement par un « retour à la classe ouvrière »dont les principaux
théoriciens furent Mario Tronti et Tonio Negri. C'est une approche marxiste
centrée sur les luttes de la base par opposition à ce qui était vu comme la
politique et l'opportunisme de la gauche stalinienne dominante. Leur analyse
de lutte de classe se prolongeait dans leurs actions à l'extérieur de leur
lieu de travail. De plus, ils prônaient l'autoréduction (le refus de payer
factures d'énergie, transport, logement). Lotta Continua était un groupe très
informel : elle avait une forte capacité d'action mais la plupart de ceux qui
participaient aux luttes qu'elle impulsait n'étaient pas des militants. De
plus elle participait à une foule variée de lutte. Potere Operaio quand à elle
était une structure plus petite et plus organisée (nous reviendrons sur ces
groupes dans le second article).

Il serait laborieux de décrire en détails les nombreuses journées d'action de
l'automne chaud, mais voici quelques moments chaud à titre d'exemple. Le 11
septembre, les métallurgistes appellent à la grève nationale et 98% des
ouvriers de la Mirafiori sont en grève. Durant le mois suivant différents
secteurs appelleront tour à tour à la grève nationale: les métallos (12
septembre), les ouvriers de la chimie et de la métallurgie du secteur d'État
(17 septembre), les ouvriers du bâtiment et les métallos (8 octobre). Puis le
10 octobre, c'est une grève nationale de plus de 250 000 salariés dont 10 000
de la Mirafiori. Les ouvriers après avoir manifesté occupe l'usine jusqu'au
changement d'équipe. Il y aura de nombreux affrontements contre les employés
non grévistes et les jaunes dans plusieurs usines de Turin. Les 15 et 16
octobre ainsi que le 19 novembre, les ouvriers déclenchent la grève à Milan
contre la vie chère et ce sera le théâtre de violents affrontements à chaque
fois. Le 27 novembre, un cortège de plus de 1 000 ouvriers bloque la
production et sera rejoint par 7 000 étudiant-es devant les grilles de la
Mirafiori. Le 28 novembre, manifestation nationale des métallos à Rome. La
lutte sera dure et les affrontements de plus en plus féroces au fur et à
mesure que l'automne avançait (3,4).


Stratégies et revendications des opéraïstes

«J'ai finalement découvert maintenant que nous ne luttons pas seulement
contre le patron mais contre tout »-Un ouvrier de Fiat, Lotta Continua,
novembre 1969

La force des opéraïstes fut de faire éclater la tradition de lutte au nom des
ouvriers professionnels (des ouvriers très qualifiés qui avaient souvent des
postes d'encadrement des autres ouvriers « non qualifiés ») et de pousser la
lutte avec les ouvriers spécialisés (OS), qui étaient en grande partie la
nouvelle main d'oeuvre de la Fiat, c'est à dire de jeunes travailleurs du sud.
Tandis que l'ouvrier professionnel était généralement fier d'être syndiqué et
de porter l'uniforme de la Fiat, le jeune OS s'en foutait et gueulait contre
ses conditions de travail. Et ce fut d'ailleurs l'une des principales
revendications des opéraïstes, que de réclamer des hausses de salaires égales
pour tous, peu importe l'échelon ou le niveau de qualification et par la
suppression de la catégorie de salaire la plus basse. Les syndicats en firent
une revendication bien malgré eux, tout en sachant très bien qu'il serait
presque impossible que d'obtenir la « fidélité » des jeunes ouvriers à leurs
syndicats (3).

Cependant, les directions syndicales avaient alors eu le temps de prendre la
mesure du mécontentement ouvrier et de mettre au point leur tactique. Cet
automne de 1969 étant l'échéance des contrats collectifs de la métallurgie, de
la chimie, du bâtiment et d'autres catégories. Les dirigeants syndicaux
avaient ainsi un cadre tout trouvé permettant de canaliser l'explosion de
mécontentement ouvrier. Ils décidèrent de fixer aux métallos l'objectif d'un «
bon contrat » pour la métallurgie, aux travailleurs de la chimie celui d'un «
bon contrat » pour leur catégorie, etc. Les directions syndicales mirent au
point la tactique dite des grèves « articulées » : tel jour les métallos
firent grève, tel autre les travailleurs de la chimie, tel autre le bâtiment.
Des grèves « générales » purent aussi avoir lieu par province ou même par
ville, contre la vie chère ou la hausse des loyers. Au niveau des entreprises
les dirigeants syndicaux prônaient les grèves tournantes, un atelier après
l'autre, sous prétexte de causer le plus de dommages possible aux patrons à
moindres frais pour les ouvriers. Mais le but réel était d'empêcher que
l'ensemble des travailleurs se retrouvent dans la même lutte (4).

En contre partie, les militants de Lotta Continua et de Potere Operaio,
prônaient la stratégie de la grève à outrance. C'est à dire de grèves qui
pouvaient être lancées à tout moment sans limitation de temps par simple mot
d'ordre d'ouvrier ou de manière spontanée. Les ouvriers défilaient alors en
cortège dans les ateliers voisins afin d'arrêter la production. Ils réussiront
à imposer la grève sauvage tournante destinée à frapper le patron le plus
durement et au moindre coût par le blocage de la production, la prolongation
intempestive des heures de grève syndicale, l'arrêt sans avertissement des
machines, les grèves tournantes par département qui créent des blocages
monstres de la production, par des hurlements de slogans et de mots d'ordre
menaçants envers l'ennemi de classe, par des cortèges internes pour nettoyer
les ateliers réticents à entrer en lutte, par l'humiliation systématiques des
petits chefs (patronaux et syndicaux) contraints d'ouvrir le cortège en
brandissant le drapeau rouge, par des jets de têtes de lapins ensanglantées en
direction des jaunes et des employés comme signe de leur trahison et par
l'apparition de cercueils destinés aux membres de la direction. Mais leurs
revendications remettront en cause bien plus que les salaires, ce sera aussi
contre la chaîne de commandement patronal et syndical, contre la hiérarchie
des chefs et contre les rythmes de travail inhumains (5).


La fin d'un mouvement et le début d'une nouvelle ère de lutte

Le 12 décembre 1969, une bombe éclate devant la Banque de l'Agriculture dans
le centre de Milan, faisant 16 morts et une centaine de blessés.
L'extrême-gauche sera accusée et plus de 400 personnes seront arrêtées par les
forces de police. Suite à un interrogatoire musclé, Guiseppe Pinelli, un
anarchiste sera lancé en bas du quatrième étage du commissariat et les lis
tenteront de faire croire à un suicide. Cette vague de répression orchestrée
par des groupes néofascistes, les services secrets américains et l'état,
criminalisera la lutte et précipitera l'apparition des groupes de luttes
armés. Ce sera en tout, plus de 14 000 personnes qui seront poursuivies par le
gouvernement suite à l'automne chaud. Les politiciens et les capitalistes
mènent alors une contre-offensive violente puisqu'ils craignaient que ce
mouvement, que l'on peut qualifier de quasi « pré-révolutionnaire », ne
dévaste tout sur son passage.

Néanmoins, l'automne chaud avec ses 300 millions d'heures de grèves, dont 230
millions seulement pour l'industrie, aura été la lutte ouvrière la plus
massive et la moins contrôlée de toute l'histoire de l'Italie et du monde
ouvrier en général. Un mouvement historique, qui malgré ses faiblesses, mérite
d'être connu et dont tous les travailleur-euses en lutte devraient s'inspirer,
puisqu'il remettait en cause, non seulement les conditions de travail, mais
les fondements du travail et du capitalisme.

(1) Pierre Milza. Italie 1968 : "le mai rampant". Matériaux pour l'histoire de
notre temps, 1988, vol. 11, n° 1, pp. 38-41.
(2) Luisana Passerini. Les années 68 : évènements cultures politiques et mode
de vie. Le cas Italien. Lettre d'information no. 7, 10 avril 1995.
(3) D. Giachetti et M. Scavino : La Fiat aux mains des ouvriers. L'automne
chaud de 1969 à Turin. Les éditions Les Nuits Rouges, Paris, 2005.
(4) André Frys. Il y a trente ans : l'« automne chaud » italien de 1969.
Luttes ouvrières, n°1639, 10 décembre 1999.
(5) Fiat-Mirafiori 1969 : Surgissement et déclin de l'ouvrier-masse. Revue
Mouvement Communiste no. 9, printemps/été 2002


Makhno

Union Communiste Libertaire - Montréal
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